Page:Sand - La Mare au Diable.djvu/128

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blable, du moins possible. Il attachait un regard perçant sur le fermier qui soutenait cette investigation avec beaucoup d’impudence ou de candeur.

— Je veux en avoir le cœur net, se dit Germain, et, contenant son indignation :

— C’est une fille de chez nous, dit-il ; je la connais : elle doit être par ici… Avançons ensemble… nous la retrouverons sans doute.

— Vous avez raison, dit le fermier. Avançons… et pourtant, si nous ne la trouvons pas au bout de l’avenue, j’y renonce… car il faut que je prenne le chemin d’Ardentes.

— Oh ! pensa le laboureur, je ne te quitte pas ! quand même je devrais tourner pendant vingt-quatre heures avec toi autour de la Mare au Diable !

— Attendez ! dit tout à coup Germain en fixant des yeux une touffe de genêts qui s’agitait singulièrement : holà ! holà ! Petit-Pierre, est-ce toi, mon enfant ?

L’enfant, reconnaissant la voix de son père, sortit des genêts en sautant comme un chevreuil ; mais quand il le vit dans la compagnie du fermier, il s’arrêta comme effrayé et resta incertain.

— Viens, mon Pierre ! viens, c’est moi ! s’écria le laboureur en courant après lui, et en sautant à bas de son cheval pour le prendre dans ses bras : et où est la petite Marie ?