Page:Sand - La Mare au Diable.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous pouvons trouver un peu de bois mort à tâtons, nous réussirons à nous sécher et à nous réchauffer.

— Ce n’est pas difficile, dit la petite Marie, le bois mort craque partout sous les pieds ; mais donnez-moi d’abord ici la bâtine.

— Qu’en veux-tu faire ?

— Un lit pour le petit : non, pas comme ça, à l’envers ; il ne roulera pas dans la ruelle ; et c’est encore tout chaud du dos de la bête. Calez-moi ça de chaque côté avec ces pierres que vous voyez là !

— Je ne les vois pas, moi ! Tu as donc des yeux de chat !

— Tenez ! voilà qui est fait, Germain ! Donnez-moi votre manteau, que j’enveloppe ses petits pieds, et ma cape par-dessus son corps. Voyez ! s’il n’est pas couché là aussi bien que dans son lit ! et tâtez-le comme il a chaud !

— C’est vrai ! tu t’entends à soigner les enfants, Marie !

— Ça n’est pas bien sorcier. À présent, cherchez votre briquet dans votre sac, et je vais arranger le bois.

— Ce bois ne prendra jamais, il est trop humide.

— Vous doutez de tout, Germain ! vous ne vous souvenez donc pas d’avoir été pâtour et d’avoir fait de grands feux aux champs, au beau milieu de la pluie ?