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la petite fadette

mal nécessaire rendu plus doux par la honte de Landry et la prudence de cette fille, se réjouit bien de penser que Landry n’était pas pressé de lui retirer son cœur pour le donner à une femme, et, la jalousie le quittant, il le laissa plus libre de ses occupations et de ses courses, les jours de fêtes et de repos. Landry ne manquait pas de prétextes pour aller et venir, et le dimanche soir surtout, il quittait la Bessonnière de bonne heure et ne rentrait à la Priche que sur le minuit ; ce qui lui était bien commode, parce qu’il s’était fait donner un petit lit dans le carphanion. Vous me reprendrez peut-être sur ce mot-là, parce que le maître d’école s’en fâche et veut qu’on dise carphanaüm ; mais, s’il connaît le mot, il ne connaît point la chose, car j’ai été obligé de lui apprendre que c’était l’endroit de la grange voisin des étables, où l’on serre les jougs, les chaînes, les ferrages et épelettes de toute espèce qui servent aux bêtes de labour et aux instruments du travail de la terre. De cette manière, Landry pouvait rentrer à l’heure qu’il voulait sans réveiller personne, et il avait toujours son dimanche à lui jusqu’au lundi