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la petite fadette

que de te voir danser tout un jour de fête avec la fille la plus laide, la plus malpropre et la plus mal famée de notre pays. Je n’ai pas voulu y prêter attention, pensant que tu en avais fait un amusement, et je n’approuvais pas précisément la chose, parce que, s’il ne faut pas fréquenter les mauvaises gens, encore ne faut-il pas augmenter leur humiliation et le malheur qu’ils ont d’être haïssables à tout le monde. J’avais négligé de t’en parler, pensant, à te voir triste le lendemain, que tu t’en faisais reproche à toi-même et que tu n’y retournerais plus. Mais voilà que, depuis une semaine environ, j’entends dire bien autre chose, et, encore que ce soit par des personnes dignes de foi, je ne veux point m’y fier, à moins que tu ne me le confirmes. Si je t’ai fait tort en te soupçonnant, tu ne l’imputeras qu’à l’intérêt que je te porte et au devoir que j’ai de surveiller ta conduite ; car, si la chose est une fausseté, tu me feras un grand plaisir en me donnant ta parole et en me faisant connaître qu’on t’a desservi à tort dans mon opinion.

— Mon père, dit Landry, voulez-vous bien me dire de quoi vous m’accusez, et je vous