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la petite fadette

jambes du père Barbeau. Ma défunte grand’mère avait gagné dans sa vie, à donner des consultations et à vendre des remèdes, plus d’argent qu’on ne pensait ; comme elle ne dépensait quasi rien et ne plaçait rien, on ne pouvait savoir ce qu’elle avait dans un vieux trou de son cellier, qu’elle m’avait souvent montré en me disant : « Quand je n’y serai plus, c’est là que tu trouveras ce que j’aurai laissé ; c’est ton bien et ton avoir, ainsi que celui de ton frère ; et si je vous prive un peu à présent, c’est pour que vous en trouviez davantage un jour. Mais ne laisse pas les gens de loi toucher à cela, ils te le feraient manger en frais. Garde-le quand tu le tiendras, cache-le toute la vie, pour t’en servir sur tes vieux jours, et ne jamais manquer. »

» Quand ma pauvre grand’mère a été ensevelie, j’ai donc obéi à son commandement ; j’ai pris la clef du cellier, et j’ai défait les briques du mur, à l’endroit qu’elle m’avait montré. J’y ai trouvé ce que je vous apporte dans ce panier, père Barbeau, en vous priant de m’en faire le placement comme vous l’entendrez, après avoir satisfait à la loi que je