d’épouser mon fils, et si vous dites oui, il sera ici dans huit jours.
Cette ouverture, qu’elle avait bien prévue, rendit la petite Fadette bien contente ; mais ne voulant pas le laisser voir, parce qu’elle voulait à tout jamais être respectée de sa future famille, elle n’y répondit qu’avec ménagement. Et alors le père Barbeau lui dit :
— Je vois, ma fille, qu’il vous reste quelque chose sur le cœur contre moi et contre les miens. N’exigez pas qu’un homme d’âge vous fasse des excuses ; contentez-vous d’une bonne parole, et, quand je vous dis que vous serez aimée et estimée chez nous, rapportez-vous-en au père Barbeau, qui n’a encore trompé personne. Allons, voulez-vous donner le baiser de paix au tuteur que vous vous étiez choisi, ou au père qui veut vous adopter ?
La petite Fadette ne put se défendre plus longtemps ; elle jeta ses deux bras au cou du père Barbeau ; et son vieux cœur en fut tout réjoui.