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la petite fadette

Là-dessus, le père Barbeau s’étant mis à causer et à boire un coup ou deux avec le père Caillaud, les deux bessons sortirent ensemble, Landry voulant bien aimer et caresser son frère comme en secret. Mais les autres gars les observèrent de loin ; et mêmement la petite Solange, la plus jeune des filles du père Caillaud, qui était maligne et curieuse comme un vrai linot, les suivit à petits pas jusque dans la coudrière, riant d’un air penaud quand ils faisaient attention à elle, mais n’en démordant point, parce qu’elle s’imaginait toujours qu’elle allait voir quelque chose de singulier, et ne sachant pourtant pas ce qu’il peut y avoir de surprenant dans l’amitié de deux frères.

Sylvinet, quoiqu’il fût étonné de l’air tranquille dont son frère l’avait abordé, ne songea pourtant pas à lui en faire reproche, tant il était content de se trouver avec lui. Le lendemain, Landry sentant qu’il s’appartenait, parce que le père Caillaud lui avait donné licence de tout devoir, il partit de si grand matin qu’il pensa surprendre son frère au lit. Mais malgré que Sylvinet fût le plus dormeur des deux, il s’éveilla dans le moment que Landry passait la