Page:Sand - La Ville noire.djvu/224

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que tu ne saches pas… Mais voilà la Lise qui vient aussi à ta rencontre, et qui saura ce que tu as dans la tête ; c’est peut-être des affaires qui ne me regardent pas, je vous laisse causer ensemble.

Lise arrivait en effet avec ses trois enfants, car il y en avait un troisième, encore plus beau que les deux premiers. Rosette avait grandi de toute la tête ; elle était toujours propre comme du temps où Tonine peignait ses cheveux blonds et plissait sa collerette blanche. Lise elle-même avait une mise assez soignée et semblait avoir rajeuni.

— Allons ! lui dit le voyageur en l’embrassant, de votre côté au moins tout va bien, et c’est une consolation pour moi ! Cela me fait aussi espérer que je vais trouver Tonine…

— Tonine va mieux depuis qu’elle espère ton retour. Elle est même assez forte pour avoir essayé de sortir aujourd’hui dans une carriole qu’on lui a prêtée. Tu ne la verras que dans une ou deux heures.

— Comment ? elle a été se promener, et elle n’a pas pris la route par laquelle je devais venir ?

— Et qui savait par quelle route tu reviendrais ?