Page:Sand - La Ville noire.djvu/230

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et dès demain tu pourras travailler pour Tonine.

— Oui, j’en remercie Dieu et vous autres… Mais Tonine ? je croyais que vous m’aviez trompé, que je pourrais la voir tout de suite. Elle ne travaille pas à la coutellerie, je pense ? et nous voilà juste au-dessus de la maison de la Laurentis.

— Elle n’y demeure plus, répondit la Lise, et pourtant… il se pourrait qu’elle y fût, car on n’a pas loué sa petite chambre, et elle y revient quelquefois.

— Et elle y est, j’en suis sûr ! s’écria Sept-Épées en rendant le poupon à sa mère, car la fenêtre est ouverte ! Et, s’élançant comme une flèche sur le talus du chemin neuf, en deux sauts et trois enjambées, il arriva au niveau de la terrasse de Tonine, dont il franchit aisément la petite balustrade de briques chargée de clématites sauvages.

Tonine était là en effet, elle l’avait entendu accourir, elle s’élança dans ses bras, et tous deux furent si contents de se revoir que les larmes coupèrent les premières paroles. Puis ils se regardèrent avec ravissement. Sept-Épées était plus que jamais le plus joli homme de la Ville Noire. Sa figure avait