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habit simple et facile ; et elle était sortie bien enveloppée d’une longue pelisse qu’elle ne déposa qu’en se trouvant au milieu de la foule. Mais elle n’eut pas fait le tour de la salle, qu’elle remarqua une circonstance inquiétante. Un masque de sa taille, et qui paraissait être de son sexe, revêtu d’un costume de nonne exactement semblable au sien, vint se placer devant elle à plusieurs reprises, en lui faisant des plaisanteries sur leur identité.

« Chère sœur, lui disait cette nonne, je voudrais bien savoir laquelle de nous est l’ombre de l’autre ; et comme il me semble que tu es plus légère et plus diaphane que moi, je demande à te toucher la main pour m’assurer si tu es ma sœur jumelle ou mon spectre. »

Consuelo repoussa ces attaques, et s’efforça de gagner sa loge afin d’y changer de costume, ou de faire au sien quelque modification qui empêchât l’équivoque. Elle craignait que le comte de Saint-Germain, au cas où il aurait eu, en dépit de ses précautions, quelque révélation sur son déguisement, n’allât s’adresser à son sosie et lui parler des secrets qu’il lui avait annoncés la veille. Mais elle n’eut point ce loisir. Déjà un capucin s’était mis à sa poursuite, et bientôt il s’empara, bon gré, mal gré, de son bras.

« Vous ne m’éviterez pas, ma sœur, lui dit-il à voix basse, je suis votre père confesseur, et je vais vous dire vos péchés. Vous êtes la princesse Amélie.

— Tu es un novice, frère, répondit Consuelo en contrefaisant sa voix comme il est d’usage au bal masqué. Tu connais bien mal tes pénitentes.

— Oh ! il est très inutile de contrefaire ta voix, sœur. Je ne sais pas si tu as le costume de ton ordre, mais tu es l’abbesse de Quedlimbourg, et tu peux bien en convenir avec moi qui suis ton frère Henri. »