Page:Sand - La dernière Aldini. Simon.djvu/315

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tranquilles, Fiamma, et n’ayons plus de querelles ; car cela me fait un mal affreux, et voilà que je commence à tousser.

— Il me semble, monsieur, que ce n’est pas moi qui les provoque, répliqua-t-elle. »

Le comte affecta d’être suffoqué par son asthme, afin de terminer une discussion où, comme de coutume, il avait été forcé de battre en retraite. Il sortit en se maudissant de n’avoir pas su résister à un mouvement de colère, et en se promettant bien de ne plus s’occuper de longtemps de la conduite et de l’avenir de sa fille.



XII.


Fiamma, non moins impatiente que le comte de voir arriver la fin d’une discussion où elle avait parlé cependant avec lenteur et gravité, courut chez la mère Féline. Elle la trouva triste et malade ; elle lui dit qu’elle avait aperçu de loin Simon sur la route de Guéret, et demanda s’il reviendrait le soir, quoique, à voir son attirail, elle eût bien observé qu’il allait faire une longue absence. Le ton dont madame Féline lui répondit qu’il ne reviendrait pas même le lendemain lui fit comprendre qu’elle ne s’était pas trompée dans ses conjectures. Fiamma depuis plusieurs jours avait compris la douleur de Simon et n’avait cherché qu’une occasion pour la faire cesser. Cette impatience d’avoir une explication avec le marquis avait été remarquée et interprétée en sens contraire par l’infortuné Simon. Il était parti une heure trop tôt. Le cœur de Fiamma se brisait en songeant aux tortures qu’il avait dû éprouver et qu’il éprouvait sans doute encore ; mais, d’un autre côté, ce départ étant devenu une chose nécessaire, elle devait maintenir son jeune ami dans sa résolution courageuse. Il lui restait à chercher