Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/106

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but du gigantesque voyage que nous allions entreprendre.

Voilà, du moins je le présume, ce qui se passa entre mon oncle Nasias et moi ; car, je le répète, tout est confus pour moi dans la journée qui s’écoula entre la scène que je viens de rapporter et notre départ. Je crois me rappeler que je passai cette journée couché sur mon lit et anéanti par la fatigue, que, le lendemain, à la pointe du jour, Nasias m’éveilla, me posa sur le front je ne sais quelle amulette invisible qui me rendit spontanément mes forces, et que nous quittâmes la ville sans prévenir personne et sans emporter les souhaits et les bénédictions de la famille, enfin que nous gagnâmes rapidement le port de Kiel, où nous attendait un navire appartenant à mon oncle et tout équipé en vue d’un voyage au long cours dans les mers polaires.