Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/161

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pas encore atteint la région de la chaleur humide et du développement gigantesque.

Nous avions gagné les hauts plateaux que supportait la falaise de tourmaline. Le pic central nous apparaissait de nouveau dans toute sa splendeur ; mais il nous était impossible d’en distinguer la base, qui reposait dans un cercle brumeux. Je calculai qu’il était à cinq ou six bonnes journées de marche en supposant que nous puissions y arriver en ligne directe ; et, en supposant encore qu’il occupait la partie centrale de l’île, je calculai que cette île avait en ce sens au moins cent lieues de diamètre.

Au bout de deux journées de marche durant lesquelles nous ne cessâmes de franchir des collines d’un facile accès, nous fîmes halte sur une dernière élévation d’où l’île entière se déployait sous nos pieds. Ce fut une magnifique vue d’ensemble. Toute cette contrée était due à un immense soulèvement opéré à diverses époques géologiques. J’y pus observer la trace de grandes perturbations volcaniques ; mais, en général, les