Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/164

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était aux mains de ces bandits qui commençaient à la dépouiller.

Tout cela m’apparut en un clin d’œil avec une netteté désespérante. Je ne pouvais tirer sur les bandits, sans risquer d’atteindre le prisonnier. Je compris rapidement qu’il fallait me taire.

— Pas faire de mal, reprit l’affreux drôle qui me tenait le bras ; rançon, rançon ! c’est tout !

— Oui, oui, criai-je de toutes mes forces, rançon, rançon !

Et le truchement cria aussi, répétant probablement le même mot à ses compagnons dans leur langue.

Aussitôt tous les bras se levèrent de notre côté en signe d’adhésion, et mon interlocuteur reprit :

— Vous, laisser là-haut tout, les bêtes et les caisses, les armés, l’argent de poche et les bijoux. Pas de mal à vous.

— Mais lui ! m’écriai-je en lui montrant Moranbois, lui, je le veux, ou nous nous ferons tous tuer !

— Aurez lui sain et sauf ; faites vite, ou lui mort. Dire là-haut, et filer ! trouver lui au bas de montagne.

Je remontai comme un ouragan. Bellamare et Léon