Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/254

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— De sa mort prématurée ? non. Elle avait gardé l’espérance ou elle l’avait recouvrée, quand elle a su que vous aviez quitté le théâtre. Elle allait peut-être tenter de vous rattacher à elle quand elle est morte des suites d’un accident ; le feu a pris à sa robe de bal… Elle a beaucoup souffert ; elle est morte il y a deux ans. Ne parlons plus d’elle, je vous en prie ; cela me fait beaucoup de mal.

— Cela m’en fait aussi, repris-je, et j’en voudrais parler ! Ayez un peu de courage par pitié pour moi.

Elle me répondit avec bonté qu’elle s’intéressait à mon regret, s’il était réel ; mais pouvait-il l’être ? Ne serais-je pas porté à dédaigner au delà de la tombe une femme que j’avais dédaignée vivante ? Étais-je disposé à écouter avec respect ce qu’on me dirait d’elle ?

Je jurai que oui.

— Cela ne me suffit pas, reprit madame de Valdère. Je veux connaître vos sentiments intimes à son égard. Racontez-moi cette aventure sincèrement, à votre point de vue. Dites-moi le jugement que vous avez porté sur mon amie et toutes les