Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/257

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gouverné comme une enfant cette prétendue femme terrible.

— J’ai été enfant moi-même, répondis-je, et j’en ai été bien puni !

— Sans doute, puisque vous vous êtes repris d’amour pour Impéria, et que cet amour est devenu un mal incurable.

— Qu’en savez-vous ? m’écriai-je.

— Je l’ai vu là tout à l’heure, quand vous vous êtes écrié : « Voilà une belle salle de spectacle ! » Tout votre passé d’illusions, tout votre avenir de regrets, étaient écrits dans vos yeux ; vous ne vous consolerez jamais !

Il me sembla que c’était un reproche direct, car les yeux de cette belle femme étaient humides et brillants. Je lui pris la main sans trop savoir ce que je faisais.

— Ne parlons plus ni d’Impéria, ni de l’inconnue, lui dis-je. Il n’y a plus de passé pour moi, pourquoi n’y aurait-il pas d’avenir ?

Je m’aperçus, à sa surprise, que je lui faisais une déclaration, et je me hâtai d’ajouter :

— Parlons de Saint-Vandrille.

Je lui offris mon bras pour descendre dans le