Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voudra pas la recevoir ! N’importe, je connais votre délicatesse, je lui remettrai votre papier. Où pourrai-je vous le renvoyer ?

— Je ne veux pas qu’il me le rende. S’il est riche, il doit être généreux. Il y a des pauvres plus pauvres que moi et mes comédiens ; mais est-ce que je ne pourrais pas le voir ? Est-ce qu’il ne recevrait pas son ancien ami, son ancien directeur ?… Laurence était de ces cœurs qui ne peuvent changer.

— Cher monsieur Bellamare, il ne vous recevrait que trop bien ; mais devez-vous réveiller le feu qui couve sous la cendre ?

— Que voulez-vous dire ?

— Puis-je vous demander si mademoiselle Impéria fait encore partie de votre société ?

— Impéria ? mais oui, certes ! Je l’attends dans une heure avec le reste de mes associés.

— Léon, Moranbois, Anna et Lambesq ?

— Ah çà ! vous nous connaissez tous ?

— Laurence m’a raconté toute sa vie dans les plus grands détails. Avez-vous encore Lucinde et Régine ?

— Non, elles ne nous ont pas suivis en Amérique, où nous venons de passer deux ans et d’organiser,