Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Elle nie, comme toujours.

— Pourquoi ?

— Ah ! voilà, pourquoi ! je ne puis vous le dire ; peut-être l’effroi d’une vie qui n’eût pas convenu à ses goûts et à ses habitudes d’artiste.

— Mais maintenant qu’il est riche…

— Est-ce qu’à présent il l’épouserait ?

— J’en suis certain !

Bellamare devint très-pâle et marcha avec agitation le long de la table.

— Perdre Impéria, me dit-il, c’est tout perdre, car elle a beaucoup de talent aujourd’hui, et, par son courage, son amitié, son dévouement, son intelligence, elle est le nerf, elle est l’âme de toutes nos existences. Nous séparer d’elle, c’est nous briser tous, et moi-même…

Il s’arrêta suffoqué par un sanglot intérieur qu’il étouffa en marchant de nouveau autour de la chambre.

— Écoutez-moi, lui dis-je, je ne suis pas plus d’avis que vous qu’il doive épouser mademoiselle de Valclos. L’inconnue de Blois est morte, mais…

— Morte ? quel dommage !

— Mais elle a laissé une amie, une confidente