Page:Sand - Le Diable aux champs.djvu/179

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Je vous dirai ça tout à l’heure. Amenez donc votre bateau par là, que je descende.

MAURICE. — Pourquoi ? Puisque vous êtes monté par la treille, descendez par la treille et tournez l’angle du pavillon.

POLYTE. — Eh ! sacredié, pas possible ! J’ai cassé le treillage, voyez ! Je ne peux plus mettre les pieds dessus, et je ne me tiens plus que par les mains à la barre de la croisée. Dépêchez-vous, que diable ! je vais tomber.

MAURICE. — Bah ! vous savez bien nager ?

POLYTE. — Sapristi, non. Est-ce qu’elle est profonde par là, la rivière ?

EUGÈNE. — Non, une trentaine de pieds, pas davantage.

POLYTE. — Excusez ! Venez donc vite.

MAURICE. — On y va ; on y va. Mais d’abord vous direz ce que vous faisiez là, ou bien, serviteur, vous boirez un coup.

POLYTE. — Eh bien, dites donc, farceurs, dépêchez-vous !

MAURICE. — Dépêchez-vous vous-même. Confessez-vous !

POLYTE. — Eh pardié ! c’est ma tante qui m’a fait monter là pour voir s’il y avait quelqu’un de caché là-dedans. Un peu de curiosité, voilà tout.

MAURICE. — Ah oui-dà ! (Bas à Eugène.) Trois pieds de vase et un pied d’eau ; c’est assez pour le rafraîchir, et il faut donner cette petite leçon aux curieux de la ville.

EUGÈNE. — Ça y est ! (À Polyte.) Y êtes-vous ? (Bas à Damien.) Un bon coup de pied contre le mur !

DAMIEN. — J’y suis.

MAURICE. — Donne-moi la perche. Allons, monsieur Chose, sautez !

POLYTE. — Par où ? Comment ? Je ne vous vois pas, sous les feuilles.

EUGÈNE. — À droite. (À Damien.) Demi-tour à gauche. Le Mayeux ne tourne qu’à gauche. C’est fait ! Le Mayeux ne demandait que ça.

POLYTE, dans l’eau, barbotant. — Au Secours ! au secours ! je