Page:Sand - Le Diable aux champs.djvu/194

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et d’une fraîcheur réjouissante ! Je retourne à mon trou et à mon ouvrage.

LE SECOND. — Non, venez avec moi. À nous deux, nous minerons beaucoup plus vite.

LE PREMIER. — Merci ! Quand j’aurai bien travaillé, vous me mettrez dehors.

LE SECOND. — C’est mon droit, je suis plus fort que vous.

LE PREMIER. — C’est pour cela que je vais de mon côté !

LE SECOND. — Aïe ! prenez garde ! La chouette s’éveille ! Si elle nous voit, nous sommes perdus !

LE PREMIER. — Où fuir ? Ce brouillard cache tout ; je ne sais plus où nous sommes !

LE SECOND. — Entrons dans la première fente venue, vite, vite ! La nuit est blanche, l’air est sonore, et la chouette a des yeux terribles !

LE PREMIER. — J’ai peur ! Serre-toi contre moi, mon frère. Oh ! la chouette ! l’horrible chouette !…

LA CHOUETTE. — Voilà d’excellents scarabées ! Ils ont un goût de champignon des plus agréables !

LE MARI DE LA CHOUETTE. — Quel goût dépravé vous avez ce soir, de manger cette vermine !

LA CHOUETTE. — Que voulez-vous ? faute de gibier ! Par un temps de brouillard, on s’arrange de ce qu’on trouve.




SCÈNE VII


À la maison blanche


FLORENCE, MYRTO.

MYRTO. — N’essayez pas de rentrer chez vous par ce brouillard. Il y a de quoi se tuer, rien que pour faire deux pas.

FLORENCE. — Je resterai jusqu’à ce qu’il s’éclaircisse un peu ; mais n’essayez pas de me tromper davantage. Ceci est une raillerie, et une raillerie méchante.

MYRTO. — Pourquoi méchante ? Quand je vous dis que je