Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/144

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et j’y mets tout mon cœur, toute ma religion, tout mon dévouement pour vous.

« Dsse De Dunières, née de Fontarques. »


Le duc eût pu regarder Caroline après la lecture de cette lettre, où sa voix n’avait pas faibli ; il n’eût pas surpris en elle le moindre effort, le moindre sentiment personnel qui ne fût en harmonie avec la satisfaction qu’il éprouvait lui-même ; mais il ne songea nullement à l’observer. En présence d’un fait de famille aussi important, la pauvre Caroline n’était dans sa vie qu’une pensée accidentelle bien secondaire, et il se fût fait un reproche de se rappeler qu’elle existait lorsqu’il voyait dans l’avenir de son frère l’action d’une providence réparatrice du mal qu’il avait causé. — Oui ! s’écria-t-il en baisant avec joie les mains de sa mère, oui, vous redeviendrez heureuse, et je cesserai de rougir. Mon frère sera l’homme, le chef de la famille ! Le monde entier connaîtra son éclatant mérite, car sans la fortune, aux yeux de la plupart, le talent et la vertu ne suffisent pas. Il aura donc tout pour lui, ce cher frère ! gloire, honneur, crédit, puissance, et tout cela en dépit des petits beaux de la cour citoyenne, et sans plier d’une ligne devant les prétendues nécessités de la politique ! Ma mère, vous avez montré cette lettre à Urbain ?

— Oui, mon fils, à coup sûr.

— Et il est satisfait ? Les choses en aussi bonne voie,