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beaucoup de choix, car ces enfants de l’amour cachés par leurs parents ne sont pas faciles à découvrir. Et puis il faudrait que l’on eût toute confiance en moi, que l’on me connût bien. Madame d’Arglade, qui sait tout les secrets du monde, me trouverait cela ; cependant je n’ai plus envie de m’adresser à elle : sans le vouloir, elle me porterait encore malheur. »


XXIII


Quelques jours plus tard, Caroline écrivait de nouveau à sa sœur.

Polignac, 15 mai.

« Me voilà depuis cinq jours dans une des plus imposantes ruines de la féodalité, au faîte d’un de ces gros blocs de lave noire dont je t’ai parlé à propos du Puy et d’Espaly. Tu vas croire que ma position a changé et que mon rêve s’est réalisé. Non ; je suis bien auprès du petit Didier, mais je me suis chargée moi-même de veiller sur lui, et ma sollicitude est tout à fait désintéressée, car le père ou le protecteur n’a point reparu. Voici ce qui est arrivé :

« J’avais envie de revoir l’enfant, un peu envie aussi de m’informer de ce qui le concerne, et enfin j’avais le désir de voir de près ce manoir de Polignac