Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/330

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qui venait de lui remettre la lettre de madame Heudebert, rentra en lui disant : – Voilà le monsieur qui arrive.

— Qui ? quoi ? s’écria Caroline en se levant toute troublée ; quel monsieur ?

— Le père de l’enfant inconnu, M. Bernyer qu’il s’appelle.

— Tu sais donc son nom ? Personne ici ne le savait ou ne voulait le dire.

— Ma foi, je ne suis pas bien curieux ; mais il a jeté sa valise sur un banc à la porte de la Roqueberte, et moi, j’ai jeté les yeux dessus et j’ai lu.

— Bernyer ! je ne connais pas cela, et je pourrais peut-être me laisser voir sans inconvénient.

— Mais certainement qu’il faut le voir, lui parler du petit,… c’est le moment.

Roquebert entra et mit à néant le projet de Peyraque. M. Bernyer demandait son fils ; mais, selon sa coutume, il était entré dans une chambre à lui réservée, et ne voulait voir en ce moment aucune personne étrangère à la famille.

— C’est égal, ajouta Roquebert, je lui dirai comme vous avez eu soin de ma femme et du petit, et pour sûr il me remettra quelque chose de bon pour vous récompenser. D’ailleurs, moi, je le ferais de ma poche ! Soyez tranquille là-dessus.

Il prit l’enfant dans ses bras et sortit en refermant la porte derrière lui, comme pour empêcher qu’un regard curieux ne le suivît dans le passage qui conduisait chez l’inconnu.