Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/335

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s’éveilla en se disant que ses agitations du jour précédent n’avaient pas le sens commun.

Peyraque, ayant des courses à faire, n’avait pu attendre son réveil. Il rentra à la nuit tombée. Il avait l’air triomphant.

— Notre affaire va bien, dit-il. M. Bernyer viendra ici demain, et vous pouvez être tranquille : c’est un Anglais, un marin. Vous ne connaissez pas ça ?

— Non, pas du tout, répondit Caroline. Tu l’as donc revu ?

— Non, il venait de sortir ; mais j’ai vu la Roqueberte, qui va bien et qui commence à avoir sa tête. Elle m’a raconté que le petit avait beaucoup pleuré hier soir, et même qu’en s’endormant il avait beaucoup redemandé sa Charlette. Le père a voulu savoir ce que c’était. Il paraît que Roquebert n’avait pas grande envie de parler de vous ; mais sa femme, qui est bonne chrétienne, et la petite fille, qui vous aime aussi beaucoup, ont dit que vous étiez un ange du ciel, et le monsieur a répondu qu’il voulait vous remercier et vous récompenser. Il a demandé où vous demeuriez : il n’est jamais venu chez nous ; mais il s’est bien souvenu de moi, et il a dit qu’il viendrait nous voir au plus tôt. Il l’a promis au petit, et même qu’il vous ramènerait, pour le faire endormir tranquille.

— Dans tout cela, répondit Caroline, je ne vois qu’une chose, c’est que cet étranger va venir m’offrir de l’argent.

— Eh ! laissez-le faire, tant mieux ; ce sera l’occasion