penser ensemble et de se répondre avant de s’être questionnés, mais de l’éducation de leurs enfants, tous remarquables d’intelligence et de charme. M. de G… est mort. Madame de G… a été oubliée. Didier a été reconnu par le marquis pour un de ses enfants. Caroline ne se rappelle plus qu’elle n’est pas sa mère.
Madame Heudebert est fixée à Séval. Tous ses enfants sont élevés par les soins du marquis et de Caroline. Les fils du duc, plus gâtés, sont moins intelligents et moins bien portants ; mais ils sont aimables et pleins de grâces précoces. Le duc est excellent père et s’étonne, à tort, d’avoir déjà de si grands enfants.
Les Peyraque ont été comblés. On est retourné les voir l’année dernière, et cette fois on a gravi, par un beau soleil levant, la cime argentée du Mezenc. On a voulu revoir aussi la pauvre cabane où, en dépit des largesses du marquis, rien n’a été changé en mieux ; mais le père a acheté de la terre, et on se croit riche. Caroline s’est assise avec bonheur sous l’âtre misérable où elle a vu à ses pieds pour la première fois l’homme avec qui elle eût partagé sans effroi une grotte dans les Cévennes et l’oubli du monde entier.
- Nohant, 30 avril 1860.