Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/104

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avec toit de mairain[1], et ressemblant à la forme de certains chalets suisses. Ce logis, qui contenait les cuisines, les offices et les chambres d’amis, offrait la disposition sauvage des vieux temps d’alarme. Il n’avait pas de porte extérieure, on n’y pénétrait que par les autres bâtiments ; ses fenêtres donnaient sur le préau, et sa façade, tournée sur la campagne, avait pour tous huis deux petits trous carrés, placés dans le gable comme deux petits yeux méfiants sur une face muette ;

3º Une tour prismatique à porte ogiviale, délicatement travaillée, ladite tour à toit d’ardoises, également quinquagone et surmontée d’un clocheton à épi et à girouette très-élancée. Cette tour contenait l’unique escalier du manoir et reliait le vieux logis et le logis neuf.

À ce massif tenaient d’autres constructions basses pour les domestiques de l’intérieur, logés sur le bord du fossé.

Le préau, avec son puits au milieu, était fermé par le manoir, l’étang, un autre logis à un seul étage, orné aussi de mansardes à boules de pierre, et destiné aux écuries, gens de suite et équipages de chasse ; enfin, par la tour d’entrée, moins belle et moins grande que celle de la Motte-Seuilly, mais soutenue d’un mur de défense percé de meurtrières à fauconneaux, pour le balayage des abords du pont.

Cette chétive fortification était suffisante, en raison de la double enceinte des fossés : le premier, autour du préau, large, profond, à eau courante ; le second, autour de la basse-cour, marécageux, mais garni de bonnes murailles.

  1. Le mairain ou tuilage en bois de chêne, était employé dans presque tous les châteaux du Berry.