Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/205

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» Alors nous sommes revenus sur nos pas, nous avons été mendier au château de la Motte, et, comme on ne faisait pas grande attention à nous, Mercédès m’a dit d’écouter ce que disaient les domestiques et les paysans ; et comme cela nous avons su que l’Espagnol allait demeurer chez le marquis, parce que le marquis avait envoyé chercher son carrosse, et commandé que l’on apprêtât chez lui la chambre d’honneur pour un étranger.

» Et puis nous avons causé avec une bergère, dans un champ qui est par là.

» Elle nous a dit :

»

— Le marquis est tout à fait bon. Vous pouvez aller chez lui passer la nuit ; il vous fera du bien. Voilà son château là-bas.

» Nous sommes donc venus ici tout de suite, et, dès hier matin, nous avons revu l’assassin, les deux assassins ! Et, moi, j’ai vu les lettres sur les pistolets et sur la grande épée que tenait le domestique, et j’ai dit encore à Mercédès :

»

— Montre-moi le méchant couteau qui a tué mon pauvre papa ; il me semble bien que c’est les mêmes lettres qui sont dessus.

— Et tu en es sûr ? dit le marquis.

— J’en suis bien sûr ; et vous verrez vous-même si Mercédès veut vous les montrer !

— Où est-elle maintenant ?

— Avec M. Jovelin, qu’elle aime beaucoup parce qu’il s’est jeté dans l’eau pour moi.

— Il faut absolument que Jovelin lui arrache son secret, dit le marquis à Adamas ; va le chercher, que je lui parle.