Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/270

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mien, et qui porte ce nom en toutes lettres, ne pouvait être que son anneau ? Vous le jurez ?

— Je le jure ! Êtes-vous content ?

— Attendez ? il y a un blason dans le chaton de cette bague ; un écusson d’azur au chef d’or. Sont-ce les armes des Sandoval de votre famille ?

— Oui, monsieur, précisément.

— Alors, monsieur, dit Bois-Doré remettant son couvre-chef, je déclare, une fois de plus, que vous avez menti comme un impudent et un lâche que vous êtes ; car je viens de me moquer de vous : l’anneau de votre prétendue sœur porte le nom de Maria de Mérida, et ses armes sont de sinople à la croix d’argent. Je puis en fournir la preuve.




XXXII


Guillaume fut fortement ébranlé ; mais d’Alvimar réfléchissait vite.

La lune, eût-elle éclairé beaucoup, n’eût pas encore permis de voir les petits caractères et les écussons microscopiques cachés dans une bague, et, dans ce temps-là, on n’avait pas, comme aujourd’hui, du feu tout prêt dans sa poche.

Il fallait donc nécessairement remettre à un autre moment l’examen de cette preuve. Il ne s’agissait pas, pour le criminel, d’éviter, mais, au contraire, de chercher un duel. Ce qu’il redoutait, c’est qu’on ne lui refusât l’honneur de cette chance de salut, et qu’on ne le fît prisonnier du marquis ou de la prévôté.

Il attira précipitamment Guillaume à part, et, se mettant à rire :