Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/291

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que me donna mon roi, je veux que Mario le porte également et soit Bouron de Bois-Doré ; ce qui, par coutume et abréviation, deviendra Bois-Doré tout court.

— C’est bien ainsi que je l’entendais ! Allons, monsieur, habillez-vous, mangez là, en votre chambre, avec l’enfant ; car la salle d’en bas est dans les mains de mes décorateurs ; et puis je vous ferai votre toilette. Seulement, il faudra aujourd’hui prendre les habits que je vous demanderai de mettre.

— Fais ce que tu veux, Adamas, puisque tu réponds de tout !

Tout en riant, mangeant et devisant avec son héritier, le bon Sylvain fut pris tout à coup d’une grande mélancolie. Il réussit à la lui cacher. Mais, quand Adamas, déclarant que tout allait bien, vint pour l’accommoder, il lui ouvrit son cœur, tandis que l’enfant jouait et courait par la maison.

— Mon pauvre ami, lui dit-il, je m’étonne de ce que les numes célestes qui ont si paternellement veillé sur moi dans ces derniers jours, m’aient pourtant laissé mettre dans un terrible embarras.

— Quel embarras, monsieur !

— Ne te souvient-il déjà plus, Adamas, que j’ai offert mon cœur et ma vie à une belle enchanteresse, justement le matin du jour où je retrouvais Mario ? Or, comme elle n’avait pas repoussé, mais seulement ajourné mon dessein, il résulte de ceci que je risque… selon toi ! d’avoir d’autres héritiers que cet enfant, auquel je voudrais consacrer mes jours et laisser mes biens.

— Diantre ! monsieur, je n’y songeais pas ! Mais ne vous affligez point ! Comme c’est moi que vous ai mis ce fatal projet en l’esprit, c’est à moi de vous trouver une issue pour sortir d’intrigue. J’y songerai, monsieur, j’y