Page:Sand - Les Beaux Messieurs de Bois-Dore vol1.djvu/312

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couronnée de roses et de plumes, l’arc en main et le carquois sur l’épaule.

La transformation d’un enfant en Cupidon dans le ventre d’un dragon ne nous est pas facile à saisir, dans le scenario manuscrit d’Adamas ; mais il paraît qu’elle fut acceptée comme fort agréable, car cette apparition eut le plus grand succès.

Mario récita un compliment à la louange de son oncle et de ses amis, et la sybille lui prédit les plus hautes destinées. Elle fit sortir du buisson diverses merveilles, une corne d’abondance pleine de fleurs et de bonbons que l’enfant jeta aux spectateurs, puis le portrait du marquis que l’enfant baisa pieusement, puis enfin deux écussons coloriés en transparent, l’un aux armes des Bouron du Noyer, l’autre à celles de Bois-Doré, accolés sous une couronne d’où jaillit un petit feu d’artifice en forme de soleil rayonnant.

Disons, en passant, un mot de ces armoiries du marquis. Elles étaient fort curieuses, vu qu’elles avaient été inventées par Henri IV en personne.

En style de blason, on les décrivait ainsi : « De gueules, au dextrochère d’or, mouvant d’une nuée, tenant une épée la pointe en l’air ; accompagnée, en chef, de trois gelines diadémées d’argent ; » c’est-à-dire « un écusson fond rouge, au milieu duquel un bras droit, sortant d’une nuée d’or, tenait une épée la pointe en l’air, dirigée vers trois poules couronnées d’argent, placées au-dessus. »

Autour de l’écusson, on lisait cette devise : Tous sont tels devant moi !

Si l’on se rappelle comment notre bon Sylvain fut fait marquis, on comprendra aisément cet emblème qu’on eût pu regarder comme dérisoire, sans le correctif de la