Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/122

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avec terreur, car la lueur pâlit subitement, et l’apparition sembla s’effacer. Au nom du ciel, restez ! repris-je avec angoisse. Je suis soumis, je suis chaste dans mon amour.

— Quel amour ? demanda-t-elle en redevenant brillante.

— Quel amour ? Je ne sais pas, moi ! Ai-je parlé d’amour ? Eh bien, oui, je me souviens ! J’aimais hier une femme, et je voulais lui plaire, faire sa volonté au risque de trahir mon devoir. Si vous êtes une pure essence, comme je le crois, vous savez toutes choses. Dois-je donc vous expliquer… ?

— Non ; je sais les faits qui intéressent la postérité de la famille dont j’ai porté le nom. Mais je ne suis pas la Divinité, je ne lis pas dans les âmes. Je ne savais pas que tu aimais…

— Je n’aime personne ! À l’heure qu’il est, je n’aime rien sur la terre, et je veux mourir si,