Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/143

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conseil. Il me semble, en effet, que j’ai eu un accès de folie.

— De folie ? Oh ! non pas, monsieur, Dieu merci ! Vous avez battu la campagne dans la fièvre, comme ça peut arriver à tout le monde ; mais voilà que c’est fini, et, si vous voulez prendre un peu de bouillon de poulet, vous vous retrouverez dans vos esprits comme vous y étiez auparavant.

Je me résignai au bouillon de poulet, bien que j’eusse souhaité quelque chose de plus nourrissant pour me remettre vite. Je me sentais accablé de fatigue. Peu à peu, mes forces revinrent dans la journée, et on me permit de souper légèrement. Le lendemain, madame d’Ionis revint me voir. J’étais levé et me sentais tout à fait bien. Je lui parlai avec beaucoup de sens de ce qui m’était arrivé, sans toutefois lui donner aucun détail à cet égard. J’avais été fou : j’en étais très-honteux, et la priais de me gar-