Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/160

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et la petite épée de M. le capitaine d’Aillane, non plus que la grande moustache et la grande épée de monsieur son père, qui vous retiendront de le proclamer.

Le jeune d’Aillane était hors de lui, et, ne pouvant s’en prendre à un homme de l’âge de mon père, il avait grand besoin de s’en prendre à moi. Il m’envoya quelques paroles assez aigres que je ne relevai pas, et, m’adressant toujours à mon père, je lui répondis :

— Vous avez parfaitement raison de croire que je ne me laisserai pas intimider ; mais il faut pardonner à M. d’Aillane d’avoir eu cette pensée. Si je me trouvais dans la même situation que lui, et que votre honneur fût en cause, songez, mon cher père, que je ne serais peut-être pas plus patient et plus raisonnable qu’il ne faut. Ayons donc des égards pour son inquiétude, et, puisque nous pouvons la soulager, n’ayons pas la rigueur de la faire durer davantage. J’ai assez