Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/164

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moindre atteinte à l’honneur de sa famille. Après quoi, je lui dis :

— Ceci établi, monsieur, vous allez me permettre de vous demander raison de l’insulte que vous m’avez faite, en doutant de ma fierté jusqu’à me menacer de votre ressentiment. Si je ne l’ai pas fait devant mon père, qui semblait m’y pousser, c’est parce que je sais que, sa colère passée, il se fût senti le plus malheureux des hommes. J’ai aussi une mère fort tendre ; c’est ce qui me fait vous demander le secret sur l’explication que nous avons ici. Chargé des intérêts de madame d’Ionis, c’est demain que je plaide sa cause. Je vous prie donc de m’accorder pour après-demain, au sortir du Palais, le rendez-vous que je vous demande.

— Non, parbleu ! il n’en sera rien, s’écria le jeune homme en me sautant au cou. Je n’ai pas la moindre envie de tuer un garçon qui me montre tant de cœur et de justice ! J’ai eu tort,