Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/167

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— Alors, je vois qu’il n’y a pas moyen de s’arranger, et que tout ce que je peux faire pour vous, c’est de vous donner la réparation que vous exigez. Comptez donc sur ma parole et sur mon silence. En sortant du Palais, demain, vous me trouverez au lieu qu’il vous plaira de désigner.

Nous fîmes nos conventions. Après quoi, le jeune officier me dit d’un air affectueux et triste :

— Voilà pour moi une mauvaise affaire, monsieur ! car, si j’avais le malheur de vous tuer, je crois que je me tuerais moi-même après. Je ne pourrais pas me pardonner la nécessité où j’ai mis un homme de cœur comme vous de jouer sa vie contre la mienne. Dieu veuille que le résultat ne soit pas trop grave ! Il me servira de leçon. Et, en attendant, quoi qu’il arrive, voyez mon repentir et n’ayez pas une trop mauvaise idée de moi. Il est bien certain que le monde nous élève mal, nous autres jeunes gens