Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/170

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existait, cette bague mystérieuse ; elle m’était rendue !

Je la passai à mon doigt et je la touchai cent fois pour m’assurer que je n’étais pas dupe d’une illusion ; puis je l’ôtai et l’examinai avec une attention dont je n’avais pas été capable au château d’Ionis, et j’y déchiffrai cette devise en caractères très-anciens : Ta vie n’est qu’à moi.

C’était donc une défense de me battre ? L’immortelle ne voulait pas me permettre encore d’aller la rejoindre ? Ce fut une cruelle douleur ; car, depuis quelques heures, la soif de la mort s’était emparée de moi, et j’espérais être autorisé par les circonstances à me débarrasser de la vie sans révolte et sans lâcheté.

Je sonnai Baptiste, que j’entendais marcher encore dans la maison.

— Écoute, lui dis-je, il faut me dire la vérité, mon ami ; car tu es un honnête homme, et ma raison est dans tes mains. Qui est venu ici dans