Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/173

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désolé d’avoir à désobéir à mon immortelle et j’étais heureux en même temps de m’imaginer qu’elle tenait sa promesse de veiller sur moi.

Je ne fermai pas l’œil de la nuit. Ma pauvre tête était bien malade et mon cœur encore plus. Devais-je désobéir à l’arbitre de ma destinée ? devais-je lui sacrifier mon honneur ? Je m’étais engagé trop avant avec M. d’Aillane pour revenir sur mes pas. Je m’arrêtais par moments à la pensée du suicide pour échapper au supplice d’une existence que je ne comprenais plus. Et puis je me tranquillisais par la pensée que cette terrible et délicieuse devise : Ta vie n’est qu’à moi, n’avait pas le sens que je lui attribuais, et je résolus de passer outre, me persuadant que l’immortelle m’apparaîtrait sur le lieu même du combat, si sa volonté était de l’empêcher.

Mais pourquoi ne m’apparaissait-elle pas elle-