Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/189

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tion. J’étais un peu indisposé, je m’étais assoupi.

— Non ! reprit-elle avec une adorable douceur, vous pleuriez ! C’est ce qui m’a attirée ici, de la galerie où j’attendais le signal de l’arrivée de mon frère.

— Votre frère…

— Oui, votre ami, Bernard d’Aillane.

— Ainsi vous êtes mademoiselle d’Aillane ?

— Félicie d’Aillane, et j’ose dire votre amie aussi, bien que vous ne me connaissiez pas et que je vous voie pour la première fois. Mais l’estime que mon frère fait de vous et tout ce qu’il nous a écrit sur votre compte m’ont donné pour vous une sympathie réelle. C’est donc avec chagrin, avec inquiétude que je vous ai entendu sangloter. Mon Dieu ! j’espère que vous n’avez pas été frappé dans vos affections de famille ; si vos dignes parents, dont j’ai aussi entendu dire tant de bien, étaient dans la peine, vous ne seriez point ici ?