Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/22

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pour me faire oublier sa distraction : c’est beaucoup, ce qu’on nous réclame ! Croyez-vous que nous le gagnerons ?

Mais elle écouta fort peu mes réponses évasives, et sonna décidément ; un domestique vint, à qui elle demanda Zéphyrine. Zéphyrine revint, à qui elle parla dans l’oreille ; après quoi, elle parut tranquillisée et se mit à babiller avec moi, en bonne commère, très-bornée, mais bienveillante et presque maternelle, me questionnant sur mes goûts, mon caractère, mes relations et mes plaisirs. Je me fis plus enfant que je n’étais pour la mettre à son aise ; car je remarquai vite qu’elle était de ces femmes du grand monde qui ont su se passer de la plus médiocre intelligence, et qui n’ont aucun besoin d’en rencontrer davantage chez les autres.

En somme, elle avait tant de bonhomie, que je ne m’ennuyai pas beaucoup avec elle pendant une heure, et que je n’attendis pas avec