Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mis mes yeux et mes oreilles à la torture. J’y mis aussi mon esprit pour lui demander si je n’avais pas rêvé ce que j’avais cru voir. La chose était possible, bien que je ne pusse me rendre compte du rêve qui avait dû précéder et amener ce cauchemar.

Je résolus de ne pas m’en tourmenter davantage et d’attendre sur mon lit le retour du sommeil sans me déshabiller, en cas de mystification nouvelle.

Je ne pus me rendormir. Je me sentais cependant fatigué, et le vent me berçait irrésistiblement ; je m’assoupissais à chaque instant ; mais, à chaque instant, je rouvrais les yeux et regardais, malgré moi, dans le noir et dans le vide avec méfiance.

Je commençais enfin à sommeiller, lorsque le cliquetis recommença, et, cette fois, ouvrant les yeux bien grands, mais ne bougeant pas, je vis les trois spectres à leur place, immobiles en ap-