Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/58

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cela m’intéresse à un point que je ne puis vous dire. Je vous expliquerai ça tout à l’heure. Commencez par nous raconter…

— Raconter me sera bien difficile. Peut-on raconter un rêve ?

— Peut-être ! si on vous aidait dans vos souvenirs, dit avec un grand sang-froid madame d’Ionis, résignée à flatter la manie de sa belle-mère ; ne vous ont-elles point parlé de la prospérité future de cette maison ?

— Il me semble bien que oui, en effet.

— Ah ! vous voyez, Zéphyrine, s’écria la douairière ; vous qui ne croyez à rien ! et je parie qu’elles ont parlé du procès ! Dites, monsieur Nivières, dites bien tout !

Un regard de madame d’Ionis m’avertit de ne pas répondre. Je déclarai n’avoir pas entendu un mot du procès dans mes songes. La douairière en parut très-contrariée, et se tranquillisa bientôt, en disant :