Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/83

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vers qui parurent goûtés plus qu’ils ne valaient. Madame d’Ionis, après m’avoir complimenté d’un air ému et sincère, nous laissa ensemble pour vaquer aux soins de sa maison.

L’abbé me parla de mille choses qui ne m’intéressaient pas. J’aurais voulu être seul pour rêver, pour me retracer chaque mot, chaque geste de madame d’Ionis. L’abbé s’attacha à moi, me suivit partout et me fit mille contes ingénieux que je donnai au diable. Enfin la conversation prit un vif intérêt pour moi, quand il voulut bien la replacer sur le terrain brûlant de mes rapports avec madame d’Ionis.

— Je sais ce qui vous amène ici, me dit-il. Elle m’en avait parlé d’avance. Sans savoir le jour de votre visite, elle vous attendait. Votre père ne veut pas qu’elle se ruine, et il a parbleu bien raison ! Mais il ne la convaincra pas, et il faudra vous brouiller avec elle ou la laisser faire à sa tête. Si elle croyait aux dames vertes, à la