Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/88

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sombre et lugubre. Je ne savais que penser de la raison de l’abbé et de la mienne propre. Sans la mauvaise honte, j’aurais demandé d’être logé ailleurs, et j’eus un mouvement de colère véritable, lorsque je vis entrer Baptiste avec le maudit plateau, la corbeille, les trois pains et tout l’attirail ridicule de la veille.

— Qu’est-ce que cela ? lui dis-je avec humeur. Est-ce que j’ai faim ? est-ce que je ne sors pas de table ?

— En effet, monsieur, répondit-il. Je trouve cela bien drôle… C’est mademoiselle Zéphyrine qui m’a chargé de vous l’apporter. J’ai eu beau lui dire que vous passiez les nuits à dormir, comme tout le monde, et non à manger, elle m’a répondu en riant : « Portez toujours, c’est l’habitude de la maison. Ça ne gênera pas votre maître, et vous verrez qu’il ne demandera pas mieux que de laisser cela dans sa chambre. »