Page:Sand - Les Don Juan de village.pdf/15

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TOINET.

Oui ; mais y avait Cadet-Blanchon qu’était en retard comme toujours, et qu’a pris mon bouquet pour lui donner.

GERVAISE.

Et tu crois qu’il y pensera ?

TOINET.

Il m’a bien promis !

GERVAISE.

Est-ce que tu avais mis un ruban à ton bouquet ?

TOINET.

Oui, le ruban que tu m’as donné pour lier mes fleurs.

GERVAISE.

Pourvu que Blanchon n’aille pas crier tout haut que ça vient de chez nous !

TOINET.

Oh ! Cadet-Blanchon sait bien qu’il ne faut pas dire que nous sommes amis, le Jean et moi, parce que papa ne veut pas que je coure où on s’amuse. Mais, dis donc, tu ne lui parles pas, toi, à Jean Robin ?

GERVAISE.

Oh ! non !

TOINET.

Il ne faut pas, vois-tu !… parce que papa… il n’est pas méchant, mais il avait l’air bien en colère tout à l’heure, je sais pas pourquoi !

GERVAISE.

Sois donc tranquille… Mais, qu’est-ce qui fait donc du bruit comme ça du côté de la place ?

TOINET.

C’est peut-être des meneux d’ours ! Je vas voir un peu ! (Il sort en courant.)

GERVAISE.

Oh ! ce n’est pas ça ! c’est lui qui revient. Il a reçu le ruban, il a compris…