Page:Sand - Les Don Juan de village.pdf/61

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MARIETTE.

Tiens ! C’est lui ! (Elle disparaît.)

BLANCHON.

Elle est là ? Eh bien, et l’autre ? Comment que ça s’arrange ? Faut savoir ça ! D’ailleurs, je serais content d’y dire bonjour, moi, à c’te Mariette. (Il regarde si personne ne l’observe et gratte à la porte.)

MARIETTE, reparaissant.

Eh ben, qu’est-ce que vous demandez ?

BLANCHON.

C’est d’abord pour vous demander vos portements, mamselle Mariette.

MARIETTE.

Mes portements ! vous me reconnaissez donc aujourd’hui ?… Je pensais…

BLANCHON.

Vous pensiez mal, ma mignonne ; je vous ai jamais oubliée.

MARIETTE.

Ah ! pourtant !…

BLANCHON.

Là-bas, à la foire ? Ah ! vous avez cru ça, vous, que je ne vous reconnaissais point ?

MARIETTE.

Alors, pourquoi est-ce que vous ne m’avez pas seulement ôté votre chapeau ? Vous aviez peur de vous enrhumer ?

BLANCHON.

Non, j’avais peur de votre marraine, qui me regardait de travers.

MARIETTE.

Vous mentez : ma marraine ne regarde jamais comme ça. Mais il ne s’agit pas de ça, monsieur Blanchon ; pour le moment, y a autre chose. Écoutez ! là, tout près. Vous ne pouvez donc pas ouvrir la porte ?

BLANCHON, fat.

Vous souhaiteriez que… que j’aille chez vous ?