Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/121

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qu’elle l’accompagnât au lieu d’embarquement ; il lui eût fallu revenir seule ou avec moi.

J’y conduisis sir Richard en lui faisant toutes mes recommandations médicales, et puis, comme je le voyais dans un jour d’expansion, que nous avions une demi-heure d’avance sur le départ, je me rappelai ce dont ma mère m’avait chargé, je lui demandai s’il se souvenait d’elle. Dès que je lui eus dit le nom d’Adèle Moessart, il pâlit, mais il répondit sans hésitation :

— Mademoiselle Adèle ! la fille de l’honnête régisseur, oh ! très-bien ! une digne personne, parfaite, on peut dire. Présentez-lui mon respect ; dites-lui que je n’ai rien oublié du château de Mauville et que je vous aime doublement, vous sachant son fils. Pourquoi donc ne m’avez-vous pas dit cela plus tôt ?

— Ma mère m’avait dit que le souvenir de ce château vous serait peut-être pénible. Je suis médecin avant tout.

— On peut me rappeler ces choses pénibles. Est-ce que vous les connaissez ?

— Oh ! rien absolument ; j’ignore tout ce qui peut vous concerner.

— Je vous l’apprendrai peut-être quelque jour ; maintenant il faut se quitter. Ayez bien soin d’Hélène.