Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/206

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malgré les regards suppliants de Manuela, qui eût voulu savoir mon opinion.

Elle se décida à répondre à Dolorès que Richard parlait de sa liberté reconquise et de son présent assuré.

— C’est au docteur qu’il en parle, reprit Dolorès ; il n’y a pas un mot qui s’adresse à vous.

— Si fait. Je suis toujours sa chère Hélène…

— Qu’il a mise sur son testament, et qu’il continuera à garder dans une belle cage à grilles d’or.

— Voyons, parlez donc ! me dit Manuela.

— Vous avez, lui dis-je en montrant Dolorès, un conseil pénétrant et disert. Je veux rester en dehors des commentaires.

— Va-t’en ! dit-elle à sa duègne ; tu ne plais pas au docteur. Il parlera quand tu n’y seras plus.

Dolorès, souple, et comme incapable de rancune, sourit et sortit après avoir dit un mot tout bas à l’oreille de Manuela.

Manuela, avec une candeur sans pareille, répéta le mot dès que nous fûmes seuls.

— Le post-scriptum ? dit-elle en se remettant à lire la fin de la lettre de sir Richard. Eh bien, il a vu votre mère…, il la connaît, il a des secrets avec elle… Ça ne me regarde pas… Et puis votre sœur…, une muse,