Page:Sand - Mademoiselle La Quintinie.djvu/203

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enseignement et ton exemple. Quand tu es près de moi, cela me semble possible ; seul, je n’y crois plus. Je suis encore trop loin de la vieillesse et de la mort. Je succomberai, je mourrai dans l’athéisme ! Viens donc, sauve-moi encore comme tu m’as déjà sauvé. Tout favorisait notre établissement ici… mais devons-nous, si près de cette défection, qui peut devenir un foyer de révolte, planter une tente qui sera regardée avec dédain ?

Tu verras, tu jugeras et prononceras. Peut-être d’un mot ramèneras-tu en moi le sens de la vie et l’ardeur du zèle.

Moreali.




XXIII.

(FRAGMENTS DE DIVERSES LETTRES.)


HENRI VALMARE À M. LEMONTIER.


. . . . . . . . . . . . . . .

Quant à ce Moreali, je l’observe et n’ai pas d’opinion arrêtée sur son compte jusqu’à présent. Il vit fort retiré et ne fréquente que la vieille mademoiselle de Turdy. J’ai été aux informations, et voici tout ce qu’on a pu me dire :

Il demeure à Chambéry depuis peu, et il vient quelquefois à Aix avec un vieux gentilhomme piémontais fort dévot qui l’a connu à Rome et qui le tient en grande estime. Je me demande d’où le général le connaît, et s’il est vrai qu’il ne le connaisse que depuis quelques jours. Il court les environs pour acheter une propriété pour le compte de quelqu’un qui l’en a chargé. Il n’est pas, comme on l’avait supposé d’abord, un envoyé de la cour