Page:Sand - Mademoiselle La Quintinie.djvu/305

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mot suffit à chacune de mes questions. Qui peut ouvrir ce paquet ? M. de Turdy ?

— Non !

— Le général ?

— Non !

— Lucie ?

— Non !

— Vous alors ?

— Moi seul.

— Même s’il est adressé à un autre ?

— Vous n’y consentirez pas ?

— À mon tour, je dis non.

— Si je vous disais de l’ouvrir ?

— Je dirais encore non.

— D’en prendre connaissance avec moi ?

— Non, toujours non.

— Avec l’autorisation de Lucie ?

— Vous la lui demanderiez ?

— Non, je vous en chargerais.

— Ceci change la situation, nous serions au moins dans la légalité, Lucie étant seule et unique héritière de tout ce que sa mère a laissé. De plus, elle est majeure ; je me charge de lui demander son consentement. Où vous retrouverai-je demain, monsieur l’abbé ?

— Pourquoi pas ce soir ?

— Impossible : mademoiselle La Quintinie est absente jusqu’à demain matin.

— Elle est à Chambéry ? Allons-y ensemble, monsieur ! Par le chemin de fer d’Aix, nous y serons de bonne heure encore, je ne puis passer la nuit dans ces angoisses.

— Vous les avouez enfin ? Allons, je n’en abuserai pas, je serai plus généreux que vous. Partons. »

Ils n’échangèrent plus un mot. En traversant le lac,