Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/240

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être en fête tous les jours de la semaine, et qu’au fond de la vie brillante qu’on mène ici, il y a une stricte régularité d’occupations et beaucoup d’ordre, elle s’arrange, en l’absence de son mari, pour courir d’une villégiature à l’autre avec sa belle-mère, qui a les mêmes besoins de bruit et de changement. On ne la verra donc guère ici que les jours de concert ou de réunion un peu nombreuse, et Jeanne a refusé de l’accompagner dans ses courses. L’enfant se plaît ici, quoique un peu désappointée depuis quelques jours. M. Pierre ne s’est pas montré, et il parle de devenir avare de ses visites. Il travaille et il a raison.

Je crois que, s’il aime Jeanne, il ne l’épousera qu’avec la certitude d’avoir des ressources bien soutenues et une certaine fécondité de talent ; mais l’aime-t-il ? Elle prétend qu’elle en est sûre, parce qu’il l’a vertement grondée un jour où il l’a rencontrée seule dans les bois. Ne pourriez-vous essayer de savoir si cette chère enfant ne s’abuse pas ? Il m’est cruel de chercher à la dissuader, et pourtant doit-on entretenir une illusion dangereuse ? Je vous soumets le problème, et je vous quitte : voilà les enfants debout. Il est sept heures du matin.

À vous bien tendrement et respectueusement.

Aldine.